Alors qu’une fine bruine arrosait la lande, venant apporter un peu d’hydratation aux hautes herbes à l'apparence quelque peu roussie, je laissai mes pas me mener vers le couvert d’une immense forêt qui semblait barrer l’horizon. D’apparence ancienne et sombre, elle me donna l’impression d’être toisé et épié par les hauts arbres qui la composaient. Mais cette impression ne me dissuada pas de continuer mon chemin, je m’y enfoncai donc plus avant, l’oreille aux aguets. Il faut dire que nombre de rumeurs sur les anciennes forêts circulaient dans les auberges et les récits d’explorateurs ayant disparus après une excursion de ce type ne manquaient pas d’y animer les discussions, il convenait donc de rester prudent. A mesure que je m’y avançais, cette impression d’être détaillé de la tête aux pieds ne s’estompa pas, la forêt semblait surveiller, vigilante, en silence. C’est d’ailleurs l’un des premiers éléments qui frappait le voyageur, le silence qui règnait en ces lieux était monacal. Les habituels bruits que l’on peut rencontrer dans une forêt semblaient ne pas avoir de prise ici, comme si tout était immobile. Pas d’animaux à l’horizon, juste cette étrange impression d’attente, muette.
Je mis en tête d’observer, moi aussi, l’environnement qui m’entourait en émettant le moins de son possible, craignant , en quelque sorte, de déranger. Apercevant un peu plus loin un espace plus lumineux, j’entrepris de l’atteindre et, après quelque pas dans cette direction, je débouchai sur une clairière. Là, la forêt semblait reprendre vie et des sons se firent entendre. Bruissement du vent dans les feuilles, animaux grimpants aux arbres un peu plus loin, craquements de brindilles… La chape de plomb semblait s’être envolée, comme si la forêt avait statué sur mon cas et s'était désintéressée de cet étrange visiteur. Je décidai donc de m’y arrêter un instant, m’installant sur une souche. Après avoir manger quelques victuailles et m’être désaltéré, j’envisageai même de m’allonger dans cette clairière quelques instants, mais, d’autres bruits m’en dissuadèrent. Des craquements plus prononcés, accompagnés de bruits sourds attirèrent en effet mon attention. Je repris donc mon paquetage et me dirigeai, précautionneusement, en direction de ces nouvelles perturbations, curieux, sans pour autant être inquiet puisque la forêt ne semblait plus m’épier et que l’atmosphère s’était détendue. Il me sembla progressivement percevoir des voies sans que je puisse comprendre ce qu’elles se disaient.
C’est avec étonnement que j’arrivai finalement au bord d’un profond ravin, là, en contrebas, des arbres, ou du moins des créatures y ressemblant, étaient en train de discuter, accompagnant leurs paroles de quelques mouvements de bras noueux. Bien que semblables de prime abord, ces créatures présentaient néanmoins des caractéristiques propres à chacune, qui permettaient de les distinguer. Certaines semblaient en effet s’approcher physiquement du chêne, d’autres de l’érable ou encore du hêtre. Fasciné par elles, je restai les observer un long moment, prenant quelques notes dans mon carnet de voyage. Alors que la journée était bien avancée, elles finirent par se séparer, repartant chacune d’un côté. Quelques minutes plus tard, j’étais rendu au fond du ravin. Inspectant les lieux je remarquai quelques feuilles, tombées de ces gardiens de la forêt, presque mortes. Je décidai donc d’en collecter quelques-unes, afin de tenter de les maintenir vivaces par l’un de mes procédés alchimiques. J’avais bon espoir qu’une fois intégrées à mes œufs, elles puissent donner naissance à des dragons qui puissent, eux aussi, veiller sur les forêts des mondes où ils atterriraient.
Cette collection est composée de 4 œufs de taille moyenne et d'un œuf plus imposant, tous ornés de feuilles sculptées à la main.
La mise à jour de la boutique aura lieu le 12 avril à 21h00.
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